La Tunisie a été secouée en 2010 par une contestation populaire qui a déclenché les événements du Printemps arabe et conduit à la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali. Le soulèvement a souligné la nécessité de modifier la Constitution de 1959. La volonté de réforme s’est traduite par une refonte totale par l’élection d’une Assemblée nationale constituante afin d’élaborer une nouvelle Constitution. Après plusieurs rebondissements, la nouvelle Constitution a été approuvée en 2014, annonçant l’avènement de la «Seconde République» et mettant fin au régime présidentiel instauré par la Constitution de 1959 sous le règne de laquelle une grande partie des pouvoirs était monopolisée par les deux présidents qui ont gouverné pendant un demi-siècle. La nouvelle Constitution a engendré un mélange de régimes semi-parlementaires et d’assemblées. Cependant, certaines forces politiques n’ont pas tardé à affirmer la nécessité de l’amender. Bien que les pouvoirs du nouveau Président aient été clairement définis par le texte, les pouvoirs du Président et du Chef du Gouvernement se superposent au point de créer la confusion et de dégénérer en conflit durant le premier mandat post-2014 et au début du second mandat. Le décalage entre le texte et la réalité a conduit à une dérive du nouveau système au milieu d’une précarité chronique de l’arène politique, accentuée par la décision de l’actuel président Kais Saied de mettre en place un régime d’exception en 2021.
Tunisia was rocked in 2010 by a popular protest that sparked the events of the Arab Spring. This led to the fall of Zine El Abidine Ben Ali’s regime. The uprising highlighted the need to amend the 1959 Constitution. The desire for reform resulted in a total overhaul through the election of a National Constituent Assembly with the objective of drafting a new Constitution. After several twists and turns, the new Constitution, heralding the advent of the “Second Republic”, was approved in 2014, putting an end to the presidential system established by the Constitution of 1959 under which a large part of the powers was monopolized by the two presidents who governed for half a century. While putting an end to the presidential regime, the new Constitution has generated a mixture of semi-parliamentary and assembly regimes. However, political forces were quick to state the need to amend it. Although the powers of the new President have been clearly defined by the text, the powers of the President and the Head of Government overlapped to the point of creating confusion and degenerating into conflict during the first post-2014 term and at the beginning of the second term. Thus, the discrepancy between the text and reality has led to a drift of the new system, in the midst of a chronic precariousness in the political arena, sharpened by the current president Kais Saied’s decision to set up an exceptional regime in 2021.
Primary Language | French |
---|---|
Subjects | International Relations |
Journal Section | Research Articles |
Authors | |
Publication Date | June 29, 2022 |
Submission Date | May 21, 2022 |
Published in Issue | Year 2022 Volume: 1 Issue: 1 |