Les recherches narratologiques sur la « non-fiabilité » sont devenues encore plus pertinentes à une époque où le terme « post-truth » a été inventé. Le sujet a en effet généré au cours des dernières années un grand nombre d’enquêtes, allant des recherches sur la définition même de la « non-fiabilité » à des débats plus pratiques, mais non moins complexes, sur la manière de détecter un narrateur non fiable (Shen, 2015). Prenant comme étude de cas le roman policier d’Agatha Christie, The Murder of Roger Ackroyd (1926/2006), cet article tente de soutenir que l’approche synthétique formulée par Nünning (2005) pourrait encadrer les stratégies du narrateur pour produire un récit non fiable. Pour étayer ce point, l’analyse du manque de fiabilité du narrateur repose sur des lectures étroites du texte, divisées en deux parties. La première vise à mettre en évidence les éléments rhétoriques, la seconde à mettre en évidence les éléments cognitivistes / constructivistes. L’article conclut que, de manière cohérente avec l’approche synthétique de Nünning, la présentation de soi du narrateur comme « fiable » suggérerait une conception de la non-fiabilité en tant que propriété textuelle encodée par une agence auteurielle (approche rhétorique) et, en même temps, en tant que résultat d’une négociation interprétative entre lecteurs et textes (approche cognitiviste / constructiviste).
Primary Language | French |
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Subjects | Creative Arts and Writing |
Journal Section | Research Articles |
Authors | |
Publication Date | December 18, 2018 |
Submission Date | September 19, 2018 |
Published in Issue | Year 2018 Volume: 28 Issue: 2 |