Dans sa Philosophie der Geschichte, Hegel faisait, entre autres, l'affirmation "que les peuples et leurs gouvernements n'ont nen appris de l'histoire: chaque époque est trop individuelle pour cela...". Le grand philosophe allemand d'il y a cent cinquante ans a encore renchéri, dans cet ouvrage, sur sa thèse, en écrivant que "les peuples et les gouvernements n'ont jamais nen appris de l'histoire et n'ont pas agi conformément aux leçons qu'ils auraient pu en tirer", étant donné, disait-il, que chaque epoque connait "des circonstances tellement spécifiques et représente une situation tellement individuelle que ce n'est qu'en partant de cette situation et en se fondant sur elle que nous devons et que nous pouvons porter des jugements sur l'époque". Aussi judicieuse et digne de retenir l'attention que soit cette thèse, je ne saurais l'accepter entièrement, car, sans la connaissance, aussi sommaire füt-elle, de son passé, donc sans l'étude de l'histoire, l'humanité n'aurait pas la possibilité de se comprendre elle-même en tant qu'entité, la conscience humaine serait dénuée du support principal de l'existence actuelle de la société humaine, résultat des efforts communs des differents peuples, main également des contradictions existant entre eux, et même â leur interieur, au cours des siècles et des millénaires antérieurs de la vic de l'humanité. En même temps, on ne peut pas ne pas reconnaltre que les peuples et leurs dirigeants profitent souvent des leçons de l'histoire. Et la conscience de soi d'ıın peuple-et il n'y a pas de peuplc qui mérite ce nom s'il n'a pas de conscience nationale-se forme en grande partie par la confrontation de son passe avec les réalités sociales et politiques de l'époque la plus récente.
Primary Language | French |
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Journal Section | Araştırma Makaleleri |
Authors | |
Publication Date | July 20, 1971 |
Published in Issue | Year 1971 Volume: 35 Issue: 139 |
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