« La vérité est un poison » selon un proverbe khmer. Entre mille neuf cents soixante-quinze (1975) et mille neuf cents soixante-dix-neuf, (1979) presque 2 millions de personnes ont été massacrées au Cambodge au nom de cette « vérité » qui a formé l’idéologie des Khmers rouges. Rithy Panh, rescapé lui-même, a décidé de s’exprimer pour comprendre la logique derrière cette catastrophe : d’abord à travers le cinéma, et ensuite l’écriture. Dans ses documentaires, Panh ne raconte pas uniquement ses mémoires individuelles du génocide cambodgien. Il fait face aux génocidaires pour les faire parler et ensuite filmer, tandis que lui, dans un silence total, les observe derrière sa caméra sans aucune intervention. Ce silence grandit en lui-même et le mène à s’exprimer à travers l’écriture. Ainsi, en deux mille onze (2011), il décide de publier L’Élimination où il revisite ses rencontres avec les bourreaux, mais cette fois-ci, en prenant la parole, pour mieux transmettre la réalité. Cette étude vise à élaborer les stratégies cinématographiques et narratives utilisées par Rithy Panh pour transmettre la réalité du génocide cambodgien, en tant que témoin, réalisateur, et écrivain. Nous proposons que le discours de Panh se présente comme un dispositif visuel dans lequel les fragments du passé se décomposent au profit d’une reconstruction mémorielle à travers les images et les mots.
Rithy Panh Génocide cambodgien Cinéma Mémoire Représentation de la violence
“The truth is poison,” goes a Khmer saying. Between 1975 and 1979, an estimated two million Cambodians were massacred following this “truth” that Khmers called “ideology.” To fully grasp the dynamics of this poisonous “truth,” Rithy Panh, a survivor of the Khmer Rouge genocide, focused on the legacy of the regime through the examination of its agents and atrocities. Cinema became the first medium that motivated Panh to revisit this most tragic chapter of Cambodian history. In his films, Panh personally encounters the persecutors and asks them to speak, without being a part of the discourse himself. Elimination (2011) emerges from this silence, the strategy of dissimulation in his cinema. In this work, Panh revisits his experience of encountering the persecutors, while expressing himself by presenting a complete picture of the genocide to the public. This article aims to examine narrative and visual strategies utilized by Panh in order to communicate the reality of the Cambodian Genocide as a witness, filmmaker and writer. I argue that Panh’s consummate discourse stands as a visual-narrative construction, where the fragments of history are broken down to reconstruct the memory of the genocide through a combination of images and words.
Rithy Panh Cambodian Genocide Cinema Memory Violence Representation
Birincil Dil | İngilizce |
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Konular | Dilbilim |
Bölüm | Araştırma Makaleleri |
Yazarlar | |
Yayımlanma Tarihi | 18 Aralık 2018 |
Gönderilme Tarihi | 8 Eylül 2018 |
Yayımlandığı Sayı | Yıl 2018 |