Le motif de la plage a été exploré à maintes reprises en littérature : de Proust à Camus, elle a souvent incarné un lieu d’interactions entre l’expérience intériorisée d’un personnage et la réalité du dehors. Dans cet aller-retour entre l’intime et le collectif, Alan Pauls exploite la plage comme outil d’une écriture autobiographique, créant alors une réelle « phénoménologie » de la plage et révélant dans son texte une méta-littérature stratifiée et texturée, à l’image des grains de sable dans lesquels les pieds du baigneur s’enfoncent. La plage devient un espace multidimensionnel qui lui permet de décortiquer son identité plurielle et de se reconnecter aux souvenirs d’une enfance passée en Argentine dans les années soixante et soixantedix. Pauls met en place cette spatio-temporalité notamment à travers la mémoire visuelle et les jeux d’images, que ce soit directement par l’écriture ou par l’insertion de photographies et de références cinématographiques. La vie pieds nus s’offre à la fois comme une plongée dans les abysses de la pensée et une siesta sereine dans les sables mouvants de l’intime. Pauls nous emmène à la découverte de son moi dans un récit qui nous emporte comme la vague et nous laisser flotter dans l’écume de nos propres vies.
Primary Language | French |
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Subjects | Creative Arts and Writing |
Journal Section | Research Articles |
Authors | |
Publication Date | June 27, 2019 |
Submission Date | February 1, 2019 |
Published in Issue | Year 2019 Volume: 29 Issue: 1 |